Bonjour, 

J’espère que vous réussissez à tirer votre épingle du jeu malgré le contexte on ne peut plus incertain. Dans mon dernier billet, j’ai abordé les multiples usages de l’assurance vie, notamment en ce qui a trait au capital-décès et à la valeur de rachat. Aujourd’hui, je vous présente un survol des différents types d’assurance vie et de leurs applications.

Examinons d’abord les types de contrats. Il y a l’assurance temporaire qui, comme son nom l’indique, est temporaire. Ce type de contrat propose habituellement un coût initial abordable, qui augmente à chaque renouvellement, pendant une durée prédéterminée. Le renouvellement peut être annuel par exemple dans le cas d’une assurance temporaire renouvelable annuellement (TRA), que l’on voit rarement à titre de contrat distinct, mais qui peut servir à établir le taux du coût de l’assurance d’un régime d’assurance permanente comme l’assurance universelle. Il existe aussi des assurances temporaires 10 ans (T10), 20 ans (T20), 30 ans (T30) et 100 ans avec coût d’assurance garanti à vie (T100). Certains assureurs offrent même un contrat temporaire dont l’assuré détermine la durée, par exemple 23 ou 19 ans. La plupart des contrats d’assurance temporaire sont renouvelables et transformables, ce qui veut dire que l’assuré peut décider de conserver sa protection à chaque renouvellement, moyennant une augmentation de la prime. Les renouvellements se poursuivent jusqu’à une échéance prédéterminée, par exemple l’année du 80e anniversaire de l’assuré, après quoi la protection prend fin. L’aspect « transformable » de l’assurance signifie que la police d’assurance temporaire peut être transformée en l’un des contrats d’assurance permanents qu’offre l’assureur. Cette garantie est valide pendant la majeure partie de la vie de l’assuré, mais elle vient à échéance avant le contrat d’assurance temporaire sous-jacent. Par exemple, un contrat d’assurance temporaire renouvelable jusqu’au 80e anniversaire de l’assuré pourrait être transformable jusqu’à son 70e anniversaire.

Comme je viens de l’expliquer, l’assurance temporaire est relativement abordable à la souscription, ce qui en fait une excellente option pour l’assuré qui débute dans la vie ou qui a besoin d’une assurance pour une période précise, par exemple jusqu’à ce qu’il ait remboursé son prêt hypothécaire ou automobile. Beaucoup de jeunes gens optent pour cette protection accrue le temps que leur petite famille parvienne à mieux joindre les deux bouts. D’autres y ont recours dans les premières années de leur entreprise.

Abordons maintenant l’assurance permanente, qui comprend l’assurance vie universelle et l’assurance vie entière (avec ou sans participation). Une police d’assurance vie universelle est essentiellement composée d’un volet d’assurance (la base), auquel se greffe un volet de placement. Le volet « assurance » pourrait être une assurance temporaire renouvelable annuellement jusqu’à 90 ou 100 ans ou une autre version de ce type de produit comme une assurance à CDA uniforme payable pendant une durée déterminée. Le volet « placement » se compose d’un instrument dans lequel sera placé tout ce qui aura été payé en excédant des primes d’assurance. Les fonds détenus dans cet instrument croissent à l’abri de l’impôt, sous réserve de limites établies par l’ARC, et peuvent servir à payer des primes futures. Le portefeuille de placement peut croître jusqu’au point où l’assuré n’a plus besoin de payer de prime, ou même jusqu’au point où il vient bonifier le capital-décès. L’assurance vie universelle est très souple, car le détenteur peut interrompre le paiement des primes ou en modifier le montant à tout moment (sous réserve de certains paramètres) sans devoir fournir de preuve d’assurabilité additionnelle. Cette souplesse peut cependant se révéler une faiblesse. En effet, si les primes versées dans la police sont insuffisantes ou si le volet placement ne génère pas un taux de rendement suffisant, la police pourrait être annulée. 

Les polices d’assurance vie entière appartiennent à l’une de deux catégories : avec ou sans participation. La version sans participation n’offre aucune souplesse, car le montant nominal de la police est établi à la signature, et tant que le client paie les primes fixées, la valeur du fonds ne varie pas de celle stipulée dans le contrat. Les polices avec participation, elles, « participent » aux résultats de l’assureur par le biais de dividendes. Je n’entrerai pas ici dans les détails de l’incidence des participations sur la police, mais je dirai simplement qu’elles influencent principalement le capital décès et la valeur de rachat. Les dividendes agissent essentiellement comme un rendement de placement à l’intérieur de la police. Plus ce rendement est élevé, plus l’effet est positif sur la croissance du capital-décès et de la valeur de rachat. Le conseil d’administration de l’assureur fixe le taux d’intérêt du barème des participations une fois par an, en fonction du taux de mortalité des assurés, du rendement du fonds de participation et de la gestion des frais.

Les polices d’assurance vie entière étaient autrefois qualifiées de « boîtes noires », en raison de leurs mécanismes internes occultes. Le client payait ses primes et faisait une confiance aveugle à l’assureur pour la gestion de sa police. Avec l’avènement de l’assurance vie universelle, un produit très transparent, une pression croissante s’est exercée pour que les polices vie entière deviennent moins opaques. L’assuré connait désormais les coûts réels, les frais internes liés à la police, les actifs composant le fonds d’investissement et son rendement. En outre, de nombreux contrats d’assurance vie entière permettent désormais d’effectuer des dépôts supplémentaires pour tirer le maximum de l’aspect « abri fiscal » du produit. Il faut toutefois comprendre qu’une police d’assurance vie entière, particulièrement avec participation, n’offre pas toute la souplesse d’une police vie universelle. Le titulaire de la police doit payer les primes indiquées dans le contrat, et tout défaut de paiement peut entraîner une réduction du capital-décès.

Les polices vie universelle et vie entière sont des polices permanentes et sont donc mieux adaptées aux besoins permanents, par exemple le paiement des obsèques, la création d’un capital pour les générations futures ou les dons de charité. En outre, la valeur de rachat d’une police permanente peut servir de garantie pour des prêts à effet de levier ou fournir des capitaux pour des activités commerciales ou pour tout autre besoin de liquidités. En raison de sa nature permanente, ce produit est plus cher qu’une couverture temporaire, mais si l’on considère son utilisation à long terme, le jeu en vaut la chandelle, à mon avis. 

Nous voilà donc à la fin de ce (très) bref survol des types d’assurance. J’espère que vous en tirerez quelque chose d’utile. Pour mon dernier sujet, je me propose d’aborder le calcul du juste montant d’assurance. Je vous garde ça pour le prochain billet. 

D’ici là, restez prudents. 

À bientôt,

Ian Tod, B.A.(Econ), MBA, CFP, CLU
Spécialiste national des cas avancés
[email protected]